L’Italie s’est prononcée ce lundi 13 juin 2011 à une écrasante majorité contre le nucléaire. Un nouveau modèle énergétique s’esquisse en Europe, face au modèle dominant français.
Trois mois après la catastrophe de Fukushima, l’Italie rejoint pour de bon le camp des pays qui se prononcent contre les énergies nucléaires.
Ce référendum engage en théorie l’Italie à rejeter le nucléaire civil pour les cinq prochaines années, mais il est probable que cela exclut définitivement la péninsule du programme nucléaire européen.
L’Italie rejoint donc l’Allemagne et la Suisse dans le camp des pays qui devront trouver une alternative au nucléaire (voir notre article du premier juin sur l’abandon du nucléaire dans ces pays).
On peut raisonnablement penser que ces pays vont devoir développer la recherche dans les énergies renouvelables. C’est peut-être le signe d’une accélération des innovations dans les filières du solaire, de l’éolien, etc…
La France, pas encore isolée dans son modèle et disposant encore de soutiens solides, perd cependant là un allié économique de taille. Pour l’instant cependant, le cap est maintenu et une révision du programme nucléaire français ne semble pas d’actualité.
Si la dimension politique du référendum italien n’est pas à nier, il est clair que les évènements dramatiques du Japon ont donné une sérieuse impulsion à une critique du modèle énergétique actuel. Cette critique, largement sous-jacente dans l’opinion publique, se traduit aujourd’hui en de véritables enjeux électoraux.
Déjà en 2007 on avait vu surgir avec surprise le thème de l’écologie dans la campagne présidentielle, unanimement repris en cœur par le concert des politiques. Tout laisse à croire, après le choc international des évènements de ce printemps, que le thème des énergies renouvelables reviendra au premier plan pour la campagne de 2012.
L’opposition en particulier, avec les figures de Martine Aubry ou d’Eva Joly, trouvent là un terrain favorable dans l’opinion et monte au créneau. Des arguments pour un changement de modèle énergétique sont avancés.
Sont mis en parallèle, par exemple, les 50 000 emplois dans le nucléaire français et les 370 000 emplois dans les énergies renouvelables en Allemagne, ou encore l’existence d’un marché mondial des énergies renouvelables de 210 milliards d’Euro (contre 20 milliards d’Euro « seulement » pour les réacteurs).
Les énergies renouvelables sont incontestablement devenues un sujet de société de premier plan, autour duquel se jouera la bataille des prochaines échéances électorales. L’opinion française se trouve aujourd’hui divisée.
Le leadership de la France dans le domaine du nucléaire est un atout concret et de taille pour notre économie. Il est difficile de le remettre en cause pour des énergies renouvelables encore balbutiantes et qui n’ont pas encore prouvé leur capacité à prendre en charge tous les besoins énergétiques d’un pays.
La solution s’entrevoit une fois de plus par un changement des habitudes de vie, qu’il sera difficile à faire valoir comme argument politique à l’approche des présidentielles.
Cruel dilemme.
Rien ne dit si ces pays qui refusent le nucléaire finiront pas dans 20 ans au crochet des pays qui continuent l’atome. Pas sur qu’ils gagnent au change. Perso je suis plutôt partisan des energies propres mais j’attend toujours qu’on me dise qu’on peut fournir l’électricité d’un pays entier juste avec des éoliennes :/
il faut passer au énergies renouvelables !
c’est fini le nucléraire, et en plus c’est dangereux !